Retour aux sources

Abdelhamid Niati
4 min readMay 31, 2022

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2006, je suis revenu en Algérie, le pays de ma famille, de mes racines. Je quitte le pays à cause du terrorisme dans les années 90. 14h00, l’avion atteri, et je descends avec mes parents et mon frère. Après avoir récupéré nos bagages, nous marchons vers la sortie et je sens le soleil briller. Une fois la porte franchie, je vois mon oncle, mes cousins ​​et une partie de ma famille. J’ai une sensation étrange comme si je revenais d’un exil. Je suis né dans la banlieue sud de Paris et je me sens en exil. Ce pays est mon pays, mes racines, ma famille, mon Afrique. Mon histoire commence ici ou plus exactement à 200 km en montagne.

Mon oncle et ma famille sont si heureux de me voir. Je me souviens de la sensation de leur main, de leur peau. On met les bagages dans les voitures et on rentre chez nous. 16 ans après, je revois la maison construite par mon père. Pas de vacances pour lui. Il a pris toutes ses vacances d’été pour construire la maison avec ma mère. Cette maison est si belle avec tous les figuiers, fleurs, oiseaux et chats. Plus que la maison, c’est un paradis pour tous ceux qui vivent. Mes parents l’ont fait pour leurs enfants, leur pays. Je suis perdu, loin de Paris, mais fermé à mes racines et à mon histoire. Les jours d’après, nous reprenons la route pour rendre visite à notre famille à la montagne. 16 ans après, mes larmes restent à l’intérieur, je n’ai pas vu mon cousin devenir un homme. Puis je vois une paire de beaux yeux bleus. Mon petit cousin, Mohammed. Son magnifique sourire me fait un grand « salam Abdelhamid ». Peu de mots sont sortis, mais les jours qui ont suivi, je me suis rendu compte que ce sont les personnes les plus merveilleuses que j’ai jamais vues. Mohammed, le nom de mon frère, et mon petit cousin lui ressemblent. Les « yeux bleus de Mohammed » nous conduisent en marchant jusqu’au cimetière. Une fois arrivés, nous avons marché pour voir l’autre Mohamed, mon frère décédé en 2005 (tu ne marcheras jamais seul, mon frère). Je suis venu lui rendre visite et lui dire : Mohammed, c’est Abdelhamid ton petit frère. C’était difficile pour moi et après avoir prié et je regarde autour de moi pour voir le magnifique paysage. Tu le mérites, mon frère. Le paysage est aussi beau que toi. Après cela, j’ai un besoin, revenir dire salam à mon frère éternel tous les jours.

Les jours suivants me permettent de rencontrer tous mes oncles, tantes et cousins ​​plus de 16 ans après. Pour certains d’entre eux, c’était la dernière fois que nous nous rencontrions. J’étais si heureux et plus connecté à mon pays que je ne veux pas le quitter.

Une semaine plus tard, nous sommes de retour à Oran. Deux rues avec notre nom de famille sur une plaque me disent que mon histoire est ici. Frères Niati : tués par l’armée d’occupation française. Nous avons la liberté pour laquelle vous vous battez. Que Dieu vous bénisse. Chaque rue, chaque promenade me rend plus fort et plus connecté à mes racines. Je suis algérien, je suis africain, c'est certain. Tout est merveilleux, du boulanger qui vous donne gratuitement le pain car vous avez oublié votre argent dans un autre pantalon à la maison, jusqu’au restaurateur qui vous offre un thé et une pâtisserie.

Dans cette ville d’Oran, j’ai reçu l’une des meilleures leçons de ma vie de la part du boulanger. En colère après avoir raté le bus, j’ai entendu ledit boulanger me demander :

“Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui ne va pas ? ”

“J’ai manqué le bus”

“Et alors? Il y en a un autre qui arrive derrière.

Il avait raison. Il y a un bus après un bus, même à 19 h 00. Après cette journée j’ai arrêté de courir après quoi que ce soit et je prends mon temps.

D’abord j’étais perdu et jour après jour j’étais chez moi à Oran. Cette ville est comme une maman qui protège ses enfants. Oran, ton fils est de retour….

J’ai découvert et rencontré un nombre incroyable de belles âmes, parfaitement habillées et parfumées même pour aller à l’épicerie, chez le boucher ou à la plage. Ils prennent le temps de vivre et ne courent après rien.

Abdelhamid NIATI

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Abdelhamid Niati

Writer, content manager and business coach. I am also the Head of people and the Content Manager for a non profit organisation created in Africa.