Pourquoi on ne doit jamais renoncer

Abdelhamid Niati
4 min readFeb 5, 2021

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Aux échecs, il y a les règles qui régissent les déplacements et les prises et celles que l’on connait moins. Elles régissent l’esprit du jeu, l’esprit du joueur. L'une d’elle est la suivante :

Ne sois pas matérialiste !

Ne souffre pas de perdre une pièce, en particulier ta REINE (La pièce la plus puissante) car tu peux de nouveau l’avoir, mais surtout aussi importante soit elle, une fois perdue cela te conduit à utiliser chaque pièce au maximum des combinaisons possibles. Le pion devient alors un atout précieux alors qu’il est négligé, chair à canon par les néophytes. Seul, il est faible, mais en chaine, il est structurellement difficile à surmonter et peut creuser la défense adverse sans problème. Il est peut-être l’arme ultime, le soldat passé inaperçu, pensé inoffensif et sonner le glas d’un roi en sursis à qui on laissera le peu de territoire qu’il lui reste. Un Richard III qui tombera de sa grandeur. Le pion peut devenir dame et muer dans la pièce du choix aussitôt l’extrémité de l’échiquier atteinte. Ne le pensez pas comme le mot de la fin, mais comme partie intégrante de la stratégie du début à la fin.

J’ai appris à jouer aux échecs il y a 38 ans. Curieux, je pénètre dans la voiture de mon frère ainé et assez simplement ouvre la boite à gants pour y découvrir divers objets dont un rectangulaire qui a attiré toute mon attention, car jamais vu jusque-là. Mon frère le prend et me dit :

Mon frère : “Viens, on doit rentrer, je vais te montrer ce que c’est.”

Le long de notre ascension vers le sommet de l’immeuble (j’ai toujours aimé les hauteurs et des rapports conflictuels avec la hiérarchie), je fixe l’objet.

Une fois à la maison, mon frère déplie l’objet… un damier ? Non

Mon frère : -“C’est un échiquier et je vais t’apprendre à y jouer. D’abord voici l’ordre des pièces : tour, cavalier, fou et la dame toujours sur sa couleur, les pions devant en première lignes”

“Tour Cavalier Fou (simple à retenir)”

Viens ensuite l’explication du déplacement et mon cerveau spongieux absorbe les règles immédiatement. Aussitôt mon frère me propose une partie. Je pose les pièces en Tour Cavalier Fou. Première partie et première défaite. J'aime beaucoup trop ce qui vient de se passer pour arrêter.

-Moi : “une autre”

Mon frère voit que j’ai faim

Règle numéro 2 : Ne perds jamais de vue ton objectif !

Les parties s’enchainent et défaites sur défaites. En fait, je ne perds pas, j’apprends, je m’apprends, je me comprends, je m’éduque à l’anticipation de la lecture de mon adversaire. Le lendemain, c'est reparti. Je joue seul cette fois-ci, car mon frère travaille. Seul contre moi-même… je me perfectionne. Mon Frère rentre et voit que j’ai toujours faim. Il joue les mêmes coups (je n’ai pas perdu, j’ai appris). J’anticipe, je contre.

Je suis sur la défensive, mais pour gagner, je dois gagner du terrain et surtout la bataille du milieu. Une autre règle des échecs, c'est d’occuper le milieu pour attaquer au mieux l’adversaire et envahir son camp. Je me focalise donc sur le roi adverse.

Je ne perds pas de vue que mon objectif, c'est lui qui le perd.

Je suis malmené, mais je m’accroche. Au lieu de jeter toutes mes forces dans la bataille, je déploie uniquement le nécessaire. Je marque des pauses. La patience et le silence sont deux de mes forces. Mon frère dispose des mêmes atouts, mais il a une journée de travail dans les jambes. Il fatigue.

Je poursuis mon avancée. Il tangue, mais il a ce sursaut et parvient me mettre mat.

J’en redemande. Il me dit :

“Plus tard. Je vais me reposer.”

Règle numéro 3 C’est toi qui gères ton temps et ton énergie !

Repose-toi, je m’entraine. Je ne me suis pas arrêté. Cela m’a permis de le vaincre à plusieurs reprises. Ces défaites l’ont poussé à sortir de sa zone de confort et se remettre au travail pour une belle revanche. Sur cette dernière, je l’ai senti plus impliqué, plus déterminé, comme quoi la concurrence a du bon, et ce, quelque soit les domaines.

Je joue toujours aux échecs avec des victoires et des demi victoires. Je sors constamment de ma zone de confort. J’ai mis sur le bon coin le canapé chesterfield qui occupait mon esprit et sur lequel on a tendance à laisser reposer sa motivation, son énergie et ses idées.

La dernière règle : On n’abandonne jamais !

On peut retourner beaucoup de situations même avec peu de pièces. Un nombre de pièces restreint est plus dévastateur qu’une armée complète mal utilisée.

Ces règles dépassent les échecs. Ces derniers dépassent le ludique. Ce sont des règles de vie à appliquer en permanence.

On ne perd jamais, on apprend.

Si tu te sens d’attaque, je t’attends sur www.chess.com!

Abdelhamid NIATI

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Abdelhamid Niati

Writer, content manager and business coach. I am also the Head of people and the Content Manager for a non profit organisation created in Africa.